Transidentité : retrouver un peu de nuance et de sérénité

22/08/2022

L'association Le Planning Familial commet un visuel qui fait réagir sur la capacité revendiquée qu'ont, d'après les auteurs, les hommes d'être enceint(e)s. Comme à chaque fois, il en ressort d'un côté les fascistes d'extrême droite qui critiquent la une, et les wokistanais gauchistes qui la trouvent digne d'être célébrée à la messe de la religion de leur choix.

Caricature.

La caricature (pas le superbe dessin riche de sens, mais l'exagération verbale virulente) est l'art des faibles, qui n'hésitent pas à montrer qu'ils le sont. Essayons ici de s'affranchir des facilités et demandons-nous pourquoi - et surtout, est-il normal - que cette polémique imprègne autant le débat politique.

L'orientation sexuelle n'est pas un choix

Un rappel qu'il convient de repasser à chaque fois que l'on cherche à comprendre les critiques. Le paravent de l'extrême droite est pratique pour ceux qui se refusent à cet exercice (celui de comprendre les critiques) ; la présence de l'extrême droite parmi les opposants n'en est pas moins réelle. À ceux qui disent que "LGBT" est uniquement une idéologie, qui défendent les thérapies de conversion (quels que soient les points de départ et d'arrivée) désormais interdites, ou le retour à l'interdiction du mariage pour tous, je répondrai qu'ils vont à l'encontre de la nature qu'ils prétendent défendre. L'homosexualité et la bisexualité ont existé chez l'animal bien avant l'Homme et chaque nouvelle découverte nous le démontre. L'orientation sexuelle est un trait d'identité, et par là, défendre la supériorité de certaines par rapport aux autres relève du réflexe identitaire le plus condamnable.

Naissance, acquisition et prise de conscience

Cette orientation sexuelle, chez certains, soulève une dichotomie avec le sexe de naissance. On naît homme ou femme, puis avec l'âge, l'expérience et l'orientation sexuelle que l'on cherche et trouve en soi, l'on peut estimer avoir besoin d'altérer son apparence physique, et parfois son corps, afin de se sentir mieux et uniquement dans cet objectif, le seul qui compte. Les effets de mode peuvent avoir un impact néfaste car ils peuvent entraîner des personnes sur une mauvaise direction, ne leur procurant que mal-être et désarroi. Se connaître demande donc à chacun de s'écouter, de ne pas se mentir, et parfois d'essayer lorsque l'on fait face à un doute. C'est alors qu'on peut naître femme et se sentir plus de caractéristiques comportementales masculines, à condition :
• que ce soient de vraies caractéristiques et non des clichés ou stéréotypes ;
• que cela n'entrave pas un combat féministe encore loin d'être gagné sur certains aspects. Il est inadmissible qu'un homme "se sentant femme", mais doté d'une force physique masculine, concoure à des compétitions sportives dans la catégorie "femmes", par exemple.

Confusion entre genre et orientation sexuelle

Le cas de notre toile numérique se déchirant sur des "hommes enceints" relève donc d'une confusion des plus élémentaires : sexe de naissance, sexe à l'état de connaissance de soi, et orientation sexuelle. Si un homme est "enceint", alors c'est qu'il dispose d'un appareil biologique féminin par choix et qu'il ne se reconnaît pas totalement dans le genre masculin. Sinon, l'on est en droit de s'inquiéter pour la phase d'accouchement. Pourquoi revendique t-il donc le genre d'homme qu'il a altéré de son plein gré ? Il convient donc que les trans dressent une autocritique de la manière dont ils se définissent. Des femmes peuvent être enceintes, des personnes transgenres peuvent être enceintes (y compris d'anciens hommes ayant recouru à la chirurgie nécessaire) mais des hommes ne le peuvent pas. Et par pitié, évitons les expressions relevant uniquement de caractéristiques génitales les plus impudiques (personnes qui menstruent, personnes qui éjaculent), sinon je me vois mal devancer le programme de SVT de quatrième à des enfants de six ans qui ne comprendraient pas le langage employé par les adultes.

Une polémique relevant du simple langage

Car c'est de langage dont il est question. La transphobie n'est apparue dans les tendances Twitter qu'au moment où certains ont rappelé qu'un homme resté homme ne pouvait être enceint. C'est pourtant un pré-requis biologique qui régit la plupart des espèces animales, et qui est parfaitement indépendant de la transidentité. Biologie, qu'il convient de ne pas confondre avec Chirurgie, qui elle permet de dépasser le stade d'homme et d'être enceint car disposant d'un appareil génital féminin. La grande erreur de certaines personnes transgenres - d'autres l'ont tout à fait compris, et d'autres encore n'ont pas passé l'étape chirurgie, se limitant par choix à l'apparence physique - est de continuer à se définir selon un sexe de naissance, donc binaire. Se poser cette question leur appartient donc, puisqu'il ne serait pas acceptable moralement de modifier des éléments les plus essentiels du langage de tous les français pour le seul bénéfice d'une feuille infime de la population, ne recouvrant pas elle-même la totalité des personnes transgenres. D'autres modifications, moins essentielles, peuvent en revanche tout à fait voir le jour. Par exemple, définir le sexe sur les titres d'identité selon deux critères et non un seul :
• sexe de naissance (H/F)
• transidentité (Oui/Non).
Comment pourrait-on reprocher à une telle classification d'être transphobe, tout particulièrement dans la mesure où la transidentité est l'altération chirurgicale souhaitée de son organisme de départ afin de coller au mieux à son orientation sexuelle ? Ce travail de langage, c'est aux personnes transgenres de s'en occuper car elles sauront mieux que quiconque se croyant à leur place, comment trouver une sémantique à même de les définir et s'ajoutant, et non se substituant, à la langue française actuelle.

Conclusion

Le visuel de Planning Familial aura fait parler pour sa confusion entre genre, orientation sexuelle et altération du genre par réaction à son orientation sexuelle. Tant que les personnes transgenres concernées (pas toutes donc) n'auront pas trouvé leur additif à la langue française, respectueux de la biologie et des autres identités de genre, les frictions continueront d'émerger, tant de la part de militants d'extrême droite que de simples personnes ayant le souvenir de leurs cours de biologie les plus élémentaires. Dommage donc pour une association d'utilité publique d'avoir cédé à l'utilité particulière.


L'association Le Planning Familial commet un visuel qui fait réagir sur la capacité revendiquée qu'ont, d'après les auteurs, les hommes d'être enceint(e)s. Comme à chaque fois, il en ressort d'un côté les fascistes d'extrême droite qui critiquent la une, et les wokistanais gauchistes qui la trouvent digne d'être célébrée à la messe de la religion de leur choix.

Caricature.

La caricature (pas le superbe dessin riche de sens, mais l'exagération verbale virulente) est l'art des faibles, qui n'hésitent pas à montrer qu'ils le sont. Essayons ici de s'affranchir des facilités et demandons-nous pourquoi - et surtout, est-il normal - que cette polémique imprègne autant le débat politique.

L'orientation sexuelle n'est pas un choix

Un rappel qu'il convient de repasser à chaque fois que l'on cherche à comprendre les critiques. Le paravent de l'extrême droite est pratique pour ceux qui se refusent à cet exercice (celui de comprendre les critiques) ; la présence de l'extrême droite parmi les opposants n'en est pas moins réelle. À ceux qui disent que "LGBT" est uniquement une idéologie, qui défendent les thérapies de conversion (quels que soient les points de départ et d'arrivée) désormais interdites, ou le retour à l'interdiction du mariage pour tous, je répondrai qu'ils vont à l'encontre de la nature qu'ils prétendent défendre. L'homosexualité et la bisexualité ont existé chez l'animal bien avant l'Homme et chaque nouvelle découverte nous le démontre. L'orientation sexuelle est un trait d'identité, et par là, défendre la supériorité de certaines par rapport aux autres relève du réflexe identitaire le plus condamnable.

Naissance, acquisition et prise de conscience

Cette orientation sexuelle, chez certains, soulève une dichotomie avec le sexe de naissance. On naît homme ou femme, puis avec l'âge, l'expérience et l'orientation sexuelle que l'on cherche et trouve en soi, l'on peut estimer avoir besoin d'altérer son apparence physique, et parfois son corps, afin de se sentir mieux et uniquement dans cet objectif, le seul qui compte. Les effets de mode peuvent avoir un impact néfaste car ils peuvent entraîner des personnes sur une mauvaise direction, ne leur procurant que mal-être et désarroi. Se connaître demande donc à chacun de s'écouter, de ne pas se mentir, et parfois d'essayer lorsque l'on fait face à un doute. C'est alors qu'on peut naître femme et se sentir plus de caractéristiques comportementales masculines, à condition :
• que ce soient de vraies caractéristiques et non des clichés ou stéréotypes ;
• que cela n'entrave pas un combat féministe encore loin d'être gagné sur certains aspects. Il est inadmissible qu'un homme "se sentant femme", mais doté d'une force physique masculine, concoure à des compétitions sportives dans la catégorie "femmes", par exemple.

Confusion entre genre et orientation sexuelle

Le cas de notre toile numérique se déchirant sur des "hommes enceints" relève donc d'une confusion des plus élémentaires : sexe de naissance, sexe à l'état de connaissance de soi, et orientation sexuelle. Si un homme est "enceint", alors c'est qu'il dispose d'un appareil biologique féminin par choix et qu'il ne se reconnaît pas totalement dans le genre masculin. Sinon, l'on est en droit de s'inquiéter pour la phase d'accouchement. Pourquoi revendique t-il donc le genre d'homme qu'il a altéré de son plein gré ? Il convient donc que les trans dressent une autocritique de la manière dont ils se définissent. Des femmes peuvent être enceintes, des personnes transgenres peuvent être enceintes (y compris d'anciens hommes ayant recouru à la chirurgie nécessaire) mais des hommes ne le peuvent pas. Et par pitié, évitons les expressions relevant uniquement de caractéristiques génitales les plus impudiques (personnes qui menstruent, personnes qui éjaculent), sinon je me vois mal devancer le programme de SVT de quatrième à des enfants de six ans qui ne comprendraient pas le langage employé par les adultes.

Une polémique relevant du simple langage

Car c'est de langage dont il est question. La transphobie n'est apparue dans les tendances Twitter qu'au moment où certains ont rappelé qu'un homme resté homme ne pouvait être enceint. C'est pourtant un pré-requis biologique qui régit la plupart des espèces animales, et qui est parfaitement indépendant de la transidentité. Biologie, qu'il convient de ne pas confondre avec Chirurgie, qui elle permet de dépasser le stade d'homme et d'être enceint car disposant d'un appareil génital féminin. La grande erreur de certaines personnes transgenres - d'autres l'ont tout à fait compris, et d'autres encore n'ont pas passé l'étape chirurgie, se limitant par choix à l'apparence physique - est de continuer à se définir selon un sexe de naissance, donc binaire. Se poser cette question leur appartient donc, puisqu'il ne serait pas acceptable moralement de modifier des éléments les plus essentiels du langage de tous les français pour le seul bénéfice d'une feuille infime de la population, ne recouvrant pas elle-même la totalité des personnes transgenres. D'autres modifications, moins essentielles, peuvent en revanche tout à fait voir le jour. Par exemple, définir le sexe sur les titres d'identité selon deux critères et non un seul :
• sexe de naissance (H/F)
• transidentité (Oui/Non).
Comment pourrait-on reprocher à une telle classification d'être transphobe, tout particulièrement dans la mesure où la transidentité est l'altération chirurgicale souhaitée de son organisme de départ afin de coller au mieux à son orientation sexuelle ? Ce travail de langage, c'est aux personnes transgenres de s'en occuper car elles sauront mieux que quiconque se croyant à leur place, comment trouver une sémantique à même de les définir et s'ajoutant, et non se substituant, à la langue française actuelle.

Conclusion

Aloïs Lang-Rousseau

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