Toujours ce débat sur des racismes qui seraient inférieurs aux autres...

29/03/2025

L'agression raciste du jeune Lucas à Vénissieux remet une pièce dans la machine : "quel racisme combattez vous ?" "Ce racisme existe t-il ou non selon vous ?"

La réponse à ces questions dépend tout simplement de la largeur populaire ou communautaire à laquelle vous voulez vous adresser. Chacun de nous a ses abrutis. Noirs, asiatiques, moyen-orientaux et maghrébins, juifs, blancs, indiens et amérindiens... Nous connaissons tous un internaute, voire une personne qui se fait un plaisir de se livrer à une ségrégation selon notre origine.

Une partie de la gauche refuse de voir le racisme antiblanc (et pas uniquement celui-là, mais parfois aussi l'antisémitisme, le racisme anti asiatique...) au motif qu'il ne serait pas "systémique". Il convient donc de savoir ce que l'on appelle "le système" (la vacuité de cette notion semble bien arrangeante pour certains). 

Est-ce l'État ? Ni la loi, ni la Constitution ne se différencie selon les critères ethniques, ni même religieux.

Est-ce l'administration ? Les recensements statistiques ethniques sont interdits et je me félicite de leur interdiction, il ne peut donc pas y avoir de racisme. S'agit-il d'une mentalité dans les milieux professionnels conduisant à sélectionner certains dossier d'embauche et non d'autres ? Peut-être, mais si tel est le cas, combattre ce mal ne pourra pas être fait entièrement. Rappelons que de nombreux tissus d'entreprises et d'associations recoupent une communauté plus que les autres, et cela ne constitue pas nécessairement un mal ; cela peut même, si l'on tombe sur les bonnes personnes, un facteur d'intégration. Par exemple, l'islamisme n'est jamais aussi bien combattus que par les réseaux musulmans ou ex-musulmans qui en ont assez que leurs extrémistes islamistes leur imposent une réputation épouvantable. Chacun a donc un biais qui consiste à être habitué aux prénoms et noms de famille correspondant à ses origines, et cet état de fait se retourne même contre les Verts et les Insoumis, qui, chantrent de la "créolisation", se retrouvent contredits par leurs propres militants indigénistes qui refusent de se mélanger aux blancs qu'ils jugent inférieurs, ou incapables de les comprendre.

Face à cette notion de "racisme systémique" qui repose finalement sur des considérations très creuses (aussi creuses que celles qui animent les chantres du "grand remplacement" par exemple), j'estime préférable d'envoyer un signal clair à l'adresse du peuple tout entier. Combattons TOUS les racismes. Employons autant que possible le mot "racismes" au pluriel, afin de bien mettre en évidence l'importance de tous les affronter. Choisir les racismes que l'on souhaiterait combattre et ceux qui nécessiteraient moins d'importance, relève déjà d'un réflexe différencialiste voire raciste. C'est infantiliser une partie peuple en disant que le racisme qu'elle subit serait moins grave que les autres. La gauche, comme la droite, qui préfèrent combattre certains racismes au détriment des autres, sont au moins différencialistes, au plus racistes.

Alors refusons de relativiser les uns ou les autres. Refusons de nous laisser embarquer dans les théories du doigt mouillé, ou pire, celles visant à disqualifier l'État dans son rôle d'arbitre au-dessus de toutes les origines. Et reconnaissons tous les racismes afin de tous y mettre fin.