Gabriel Attal, un danger pour Emmanuel Macron
Gabriel Attal premier ministre n'est pas une bonne nouvelle pour Macron, car c'est peut-être le premier ministre de sa présidence qui peut lui faire le plus d'ombre.
• Il sait parler de laïcité de manière crédible, ce que Macron et beaucoup des siens ne savent pas faire car ce n'est pas leur culture (cf. Campagne de 2017). Dernier exemple en date : hannukah à l'Elysée et la défense pitoyable du président de la République.
• Il a su faire parler de lui au ministère de l'éducation sur des thèmes pas toujours simples, s'adressant autant à la gauche républicaine qu'à la droite.
• Il a des atouts physiques, à un moment de notre vie politique où cet aspect semble (tristement) compter...
• Contrairement à Macron sous Hollande, lui saura - peut-être - voir les erreurs commises pendant les deux quinquennats Macron. Cette réflexion n'est bien sûr pas anodine. Un homme politique, c'est comme un morse, on ne sait pas bien où s'arrêtent ses dents.
N'oublions pas que Macron n'a pas totalement la main sur le nom de son premier ministre.
1/ Il n'a pas de majorité parlementaire absolue.
2/ Il sort d'une séquence législative droitière avec un texte qui a marqué, d'une façon ou d'une autre, les esprits. Choisir un premier ministre issu de la droite aurait accéléré les départs de la majorité présidentielle à sa gauche.
3/ Tout ce qui est excessif est insignifiant : en choisissant un premier ministre issu de la gauche, il ne devait pas décourager son aile droite, ainsi que de potentiels LR qui pourraient le rallier à un moment ou à un autre... quoi de mieux que le ministre venu de la gauche et parlant d'abaya et d'uniforme ?
On n'a pas fini d'entendre parler de Gabriel Attal. Jusqu'ici son rôle était plus transparent : dans l'ombre de JM Blanquer, puis porte-parole du gouvernement Castex et de ses contradictions et loopings pendant la crise sanitaire... C'est bien ses cinq mois de ministère de l'éducation qui lui ont permis de parler par lui-même. Maintenant ce n'est plus un exécutant, mais un potentiel stratège qui s'exprime. Et nul ne sait jusqu'où il ira...
Est-ce que ça change quelque chose pour la France cette année ? Non, en aucun cas. Attal devra, comme tous les premiers ministres depuis Raffarin, appliquer la politique du gouvernement, issue du programme présidentiel par la trahison démocratique du passage au quinquennat. Depuis 2000, le président n'est plus au-dessus des partis. Il est le parti, et l'opposition est le vacarme. Vivement la désynchronisation des élections présidentielles et législatives, et surtout, l'instauration de durées inégales pour la présidence et la législature. Que l'on revienne, ne serait-ce qu'un peu, en démocratie...