Avion : éviter les postures dogmatiques
Cette semaine, les pro-avion répondent aux anti-avions "faites ce que je dis, pas ce que je fais", et ils ont raison. Mais ils ne prennent aucunement part au débat de fond qui trouve ses vierges effarouché(e)s de chaque côté de l'axe.
Le sujet est constitué de trois aspects :
• le moyen de transport en lui-même
• le trajet réalisé avec
• la fréquence à laquelle il est pris
Le moyen de transport en lui-même donne pleinement raison aux opposants à l'avion. Tous les écolos (et "écolos"), de JM Jancovici à Sandrine Rousseau, assènent le coup fatal en rappelant que contrairement aux carburants automobiles, il n'existe PAS d'alternative au kérosène.
À partir de ce constat, deux perspectives sont possibles :
• interdire totalement l'avion (solution "radicale")
• limiter, plus ou moins fortement, le recours à ce dernier (solution "pragmatique"... mais pouvant être néanmoins ambitieuse)
Vient le deuxième sujet : le trajet parcouru.
À l'échelle extra-continentale, l'interdiction de l'avion est inenvisageable pour deux raisons :
• aucun moyen de transport n'est aussi rapide
• application politique très compliquée (États un à un...)
À l'échelle intracontinentale, les alternatives ferroviaires ne manquent pas, mais le gain de temps réalisé reste significatif. L'action européenne reste timide pour le moment, mais les États ont toujours des marges de manœuvre. Parlementaires, c'est à vous de jouer ! À l'échelle nationale, l'argument du temps gagné ne tient plus. Le temps gagné sur la durée du trajet, on le perd dans les aéroports. Par ailleurs, les aéroports sont toujours en périphéries alors que les gares sont historiquement situées en centre-ville (sauf gares TGV).
Enfin, dernier sujet, la fréquence de déplacement.
Jean-Marc Jancovici a brisé un tabou en parlant de quotas de trajet en avion. C'est parfaitement applicable, surtout si l'on différencie les déplacements professionnels des autres.
Pour cela, l'État peut :
• Instaurer un quota général (6 vols par an ?)
• Établir une liste de professions éligibles à dérogation sous présentation de deux documents : le contrat de travail (ou de stage) et le parrainnage de l'employeur.
En résumé, voici ce que l'on peut envisager pour lutter contre le recours à l'avion :
• Supprimer les vols à l'échelle FR.
• Valoriser le recours au train à l'échelle européenne.
• Introduire un quota de déplacements en Avion, avec dérogation professionnelle encadrée.